Les Pseaumes mis en rime françoise par Clement Marot et Theodore de Beze

n• 0 R A I s ON. 6r goi!fe:puis, que nous a~s vn defir ve• hement d'obtenir gra~e deuant Dieu, le– quel defir enflamme nos creurs, &engen dre en nous vne ardeur de prier. M. Cefa procede-il de nollre nature, ou de fa grace de Dieu? E. II faut que Dieu y befongne, car nous fomrues trop ftupides :mais l'Efprit de Dieu nous incite a gemi!femens ine- ~:z:· 8 narrables,& formeen nos creurs telle af- 4 feB:ion & tel zele que Dieu demande, comme dit faintt Paul. M. Efi-ce a-dire que nous ne deuions pas nous inciter & folici~er a prier Dieu? E. Non: rnais au contrainr, a fin que quand nous ne fentons pas en nous telle difiJofaion , que nous fopplions le Sei– gneur qu'il l'y rnette , pour nous rendre .capables &idoines a le prier deuement. M. Tu n'entens pas toutesfois, que la ~angue Coit du tout inutile en prieres. E. Non pas : car quelques fois elle ai– de l'efprit, & le retient, le fortifiant, ace qu'il ne fe ddJ:ourne pas fi to.fr de Dieu. D'auantage, puis qu'elle eft formee pour glorifier Dieu par de!fus tous Jes autres mebres, c'efl bien raifon qu'elle s'y em– ploye en routes fortes : & aufsi le zele du c~ur par fon ardeur & vehemence, con-

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